Texte du mois (septembre 2024) : Les insultes sont comme des cadeaux

Autrefois, vivait un grand samouraï, qui se consacrait désormais à enseigner la tradition aux jeunes. Il était réputé pour sa sagesse, on murmurait qu’il était encore capable d’affronter n’importe quel adversaire.

Un jour arriva un guerrier connu pour son manque total de scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d’une intelligence rare pour profiter des éventuelles erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l’éclair.

Ce jeune et impatient guerrier n’avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire.

Tous les étudiants du sage étaient opposés à cette idée, mais le Maître accepta le défi.

Ils se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues – y compris à ses ancêtres. Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieil homme resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et humilié, l’impétueux guerrier se retira.

Dépités d’avoir vu le Maître accepter autant d’insultes et de provocations, les élèves le questionnèrent :

« Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu d’exhiber votre lâcheté devant nous tous ? »

Le Maître répondit : « Si quelqu’un vous tend un cadeau et que vous ne l’acceptez pas, à qui appartient le cadeau ? »

« A celui qui a essayé de le donner », répondit un des disciples.

« Cela vaut aussi pour l’envie, la rage et les insultes, dit le Maître. Lorsqu’elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son cœur. »

Auteur inconnu

Retour en haut