Deux moines tibétains, un sage et son apprenti, descendent par un beau matin de leur monastère pour aller à la ville acheter des vivres.
Au retour, ils doivent franchir une rivière.
C’est là qu’une jeune femme ayant peur du courant leur demande de l’aider à traverser.
Le vieux moine propose alors à la jeune femme de l’aider en la portant sur son dos.
Une fois l’autre rive atteinte, il la dépose sur la berge, celle-ci les remercie, et les deux moines continuent de marcher en silence.
Au bout d’une heure, le jeune moine interroge son compatriote :
« Maître, n’êtes-vous point honteux d’avoir porté sur votre dos une jeune femme, alors que vous avez fait vœu de chasteté et que nos croyances nous interdisent tout contact physique avec les femmes ?»
Mais le maître ne répondit rien et continua de marcher en silence.
Au bout de quelques heures encore, le jeune apprenti rompit le silence à nouveau :
« Maître, avez-vous pensé à ce que l’on dira de nous en ville, quand cette femme racontera cette histoire ?»
Toujours muet, le vieux sage continua de marcher calmement.
En fin d’après-midi, peu avant d’arriver au monastère, le jeune apprenti s’exclama encore :
« Maître ! Vraiment, votre attitude a été contraire à nos principes, et vous ne semblez même pas en avoir conscience, mais vous avez fauté !»
Le maître s’arrêta alors et lui répondit :
« Lequel de nous deux a le plus fauté ? Moi j’ai porté cette femme et je l’ai posée de l’autre côté de la rivière. Toi, tu l’as portée tout l’après-midi, et tu la portes encore…»
Auteur inconnu