L’Hypnose Ericksonienne, du nom de son inventeur, le psychiatre Milton Hyland Erickson (1901-1980), pour qui « nous avons tous des potentialités dont nous ne sommes pas conscients », se révèle particulièrement populaire et efficace. Loin du stress de la vie quotidienne, cette thérapie, en permettant au sujet de mieux se connaître, offre ainsi un meilleur rapport au monde en général.
L’Hypnose Ericksonienne est appelée aussi « Nouvelle Hypnose » pour la différencier de son ancêtre l’Hypnose Classique. C’est l’Hypnose Classique qui a donné cette mauvaise réputation à l’hypnose et qui suscite encore une méfiance, voire un côté « cirque ». S’appuyant sur des suggestions directes et autoritaires (« Dormez, je le veux! »), elle se soldait souvent par une rechute ou une substitution de symptôme.
Dans les années 60, Erickson bouleverse tout cela en s’adressant à ses patients de manière empathique, c’est-à-dire en se mettant à leur place, donc dans le respect de leur écologie. Les patients ont alors accès à leurs propres ressources, qu’ils pourront utiliser afin d’atteindre le but qu’ils se sont donné. L’Hypnose Ericksonienne s’est encore enrichie d’autres travaux, en particulier la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) de Richard Bandler et John Grinder, au milieu des années 70. Aujourd’hui, la pratique de l’hypnose s’étend même à la médecine et aux psychothérapies.
Par le biais de différentes techniques et outils, l’Hypnose Ericksonienne mène la personne à un état modifié de conscience, « de manière pédagogique et non autoritaire et à toutes les ressources que permet cet état particulier de conscience. L’hypnopraticien utilise l’état hypnotique pour soigner la personne qui, elle, profite de cet état pour accéder à ses ressources psychocorporelles de guérison », selon Olivier Lockert. Elles sont dans l’inconscient. L’inconscient en tant qu’il recèle toutes nos potentialités : siège de nos expériences individuelles et collectives (au sens Jungien). Tandis que le conscient a maille à partir avec les contraintes du quotidien !
Contrairement à ce que la racine grecque pourrait suggérer, l’hypnose n’est pas un état de sommeil. Ni un état d’éveil ordinaire. La personne en état modifié de conscience reste « consciente » tout au long de la séance. Pour donner une image : à plus petite échelle, nous connaissons et rencontrons cet état modifié de conscience tous les jours. Et c’est heureux pour notre équilibre mental ! C’est quand nous sommes « dans la lune », « ailleurs » au détour d’une conversation ennuyeuse, en plein embouteillage ou plongés dans un bon policier. C’est ce qu’Erickson a appelé « common every day trance ».
« C’est un état d’être normal et propre au règne vivant. Et c’est cet état léger que l’hypnose thérapeutique reconnaît et amplifie », selon L’IFHE.
La première question qui vient aussitôt à l’esprit, c’est de savoir comment utiliser la transe hypnotique en vue d’une guérison. Le langage de l’hypnose est souvent sans logique apparente : ni grammaire, ni syntaxe. En fait il est symbolique. « C’est le langage de l’inconscient, profond, hypercréatif et libérateur (…) C’est la logique de l’Inconscient : des émotions, de la simplicité, des rêves, de la magie… Il ne faut donc pas s’inquiéter si l’hypnopraticien éricksonien a l’air plus fou que son patient ! C’est normal : il fait même exprès ! » conclut avec humour Olivier Lockert.
L’effet placebo dans l’hypnose ? Il est polémique. Pourtant, comme dans beaucoup de domaines, il est clair que si l’on croit à l’hypnose, il y a beaucoup de chances pour que cela marche. D’où, peut-être, le chiffre avancé par Olivier Lockert de 70 % de traitements efficaces en une séance, dont « les résultats sont durables : pas de substitution de symptôme, ni de rechute à moyen et long terme. »
Extrait d’un article de Myriam Marino